"L'Haïtien est né déplacé. Déplacé il demeure. Et ne peut craindre ou rêver que de nouveaux transferts, de migrations forcées ou mythiques".
Christophe Wargny, Haïti n'existe pas, autrement Frontières, 2010.

mardi 14 juin 2011

Destination Aquin

Quelques nouvelles un peu fraîches pour dire que je  poursuis toujours mon petit bonhomme de chemin au pays des mangues, des avocats, des citrons verts et de bien d'autres belles et bonnes choses!

Le travail avance lentement mais surement comme on dit chez nous. Ce qui est une bonne et une mauvaise chose.
C'est une bonne chose car cela me permet de prendre le temps de réfléchir à ce que je veux/peux faire en fonction du contexte ici. Cela me laisse aussi le temps de me faire ma place au sein du bureau, de développer les relations et de mieux intégrer le fonctionnement du bureau qui, je l'avoue, s'avère parfois compliqué!
C'est une "mauvaise" chose parce que je suis une petite européenne pressée! Le rythme de travail est bien différent de celui auquel j'étais habituée avant d'arriver en Haïti. Bon, j'ai aussi eu une tendance à être trop occupée, ce qui explique ma difficulté sur ce point-là.  Je pense que le rythme de travail, la manière de l'organiser et de le planifier sont les plus gros challenges que je dois affronter en termes d'adaptation. J'ai néanmoins foi en mon capital patience qui est plutôt bien rempli, même s'il a été soumis à quelques épreuves depuis mon arrivée!
Patience, motivation et énergie sont les outils qui me permettront de faire avancer les choses tout en m'adaptant au contexte local!

Et pour faire avancer les choses, je pars le 14 juin à Aquin, accompagné d'un membre de l'association JILAP (membre du GARR) pour rencontrer Fond Sud, une organisation basée à Aquin. C'est une organisation qui agit dans le développement de mutuelles paysannes et développement agricole mais ils ont aussi un volet démocratie locale. Et surtout, ils ont un réseau de personnes grâce aux mutuelles, qui fait qu'ils ont une très bonne connaissance du contexte local. L'objet de cette première rencontre est de faire connaître l'objet de ma mission et de récolter des informations sur la réalité de la région, sur la manière dont les gens quittent Haïti pour la Guyane ainsi que rencontrer les autorités locales, administratives et religieuses.
L'idée est d'essayer de réflechir avec eux à la manière adéquate pour aller à la rencontre de personnes en partance pour la Guyane ou qui en seraient revenues. En effet, il me faut dans un premier temps récolter des informations sur la manière dont les gens se préparent au voyage, sur les procédures qu'ils entament pour obtenir des documents d'état civil ou passeport et sur la manière dont ils rejoignent la Guyane.

Je pars donc pour 5 jours dans ces buts là et essayer de planifier une nouvelle mission pour le début du mois de juillet, pour commencer une première série d'enquêtes.

Vous savez tout pour le moment, la suite à me retour d'Aquin...!

Port-au-Prince, 2:02 PM

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