"L'Haïtien est né déplacé. Déplacé il demeure. Et ne peut craindre ou rêver que de nouveaux transferts, de migrations forcées ou mythiques".
Christophe Wargny, Haïti n'existe pas, autrement Frontières, 2010.

vendredi 1 juillet 2011

Retours d'Aquin

Presque deux semaines que je suis revenue d'Aquin, il était bien temps de faire un petit rapport de la mission du 15 au 19 juin!
Grâce à la plannification de FONH SUD, tout s'est très bien passé! Avant même que Serge et mois n'arrivions, des rencontres avaient été prévues avec des organisations locales, dans divers villages de la zone d'Aquin. Nous avons été dans 3 endroits: Sainte Hélène, François et Bouzi. Dans chacun de ces villages, nous avons toujours plus ou moins exploité le même scénario: présentation de tous les présents, du GARR et de l'objet de notre visite. Nous avons expliqué que nous cherchions à sensibiliser la population sur les questions d'état civil, surtout la population migrante et que pour cela nous avions besoin de connaître quelles difficultés les personnes rencontraient au cours de la préparation de leur voyage. Au début, les gens n'osaient pas trop parler, mais encouragés par Serge, qui est un très bon animateur de "focus groupes", ils se sont sentis plus à l'aise et nous avons pu récolter un certain nombre de témoignages intéressants. Au-delà d'obtenir des informations nécessaires à ma mission, ces échanges ont été extrêmement enrichissants, notamment concernant la perception du système de l'état civil par la population mais aussi sur leur conception des choses à faire pour lutter contre les failles de ce système. Nous avons été très supris du nombre impressionant de personnes présentes à chaque réunion; Bouzi remportant la palme, avec environ 70 personnes.

Ainsi, j'ai déjà pu commencer à récolter des informations nécessaires pour la suite de ma mission dans ces villages. La prochaine étape est d'y retourner car nous avons demandé aux membres des ces organisations locales de diffuser l'information au sein de leurs autres membres et réseaux, afin de réunir plus de témoignages. Je compte sur la confiance que la population peut avoir en ces organisations, pour qu'elle accepte plus facilement d'échanger des informations avec le GARR.

Je me suis rendue compte, qu'il était nécessaire qu'une personne du GARR soit avec moi. D'une part, cela permet d'assurer la pérennité de la mission que j'essaie de mettre en place et d'autre part, cela me donne une certaine 'crédibilité, pour montrer aux personnes que je ne travaille pas pour l'Etat français. Enfin, c'est également nécessaire à cause du créole! Même si les gens comprennent ce que je dis, je parle un créole francisé alors qu'en province, on parle le créole-créole, que je ne comprends pas toujours, surtout si les gens parlent vite.

Sur place, nous avons également fait la connaissance de l'animateur local de JILAP et lors de la prochaine mission, nous comptons nous appuyer sur le réseau régional de JILAP pour mener le même genre de réunions que lors de notre mission de juin.

La prochaine mission se fera du 11 au 16 juillet et j'espère qu'elle sera aussi fructueuse que celle de juin!
 Les choses commencent donc à se mettre en place petit à petit!

La suite au prochaine numéro!
Port-au-Prince, 11:52 AM

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