"L'Haïtien est né déplacé. Déplacé il demeure. Et ne peut craindre ou rêver que de nouveaux transferts, de migrations forcées ou mythiques".
Christophe Wargny, Haïti n'existe pas, autrement Frontières, 2010.

lundi 23 mai 2011

Joies et tracas...

Hello hello!!

Le dernier message remonte a bien longtemps et que de choses nouvelles depuis!


Tout d'abord, j'ai quitté le pays....! Je me suis retrouvée embarquée dans un périple dominicain avec mon colloque chilien pour aller rendre visite à des amis volontaires à Barahona! Le voyage a été plutôt exotique avec du stop-camion, la découverte de la vie dominicaine, le passage de frontières!! Un week-end bien fatiguant!

Et puis Emeline, du CHF, est arrivée! Elle a passé 15 jours à la maison et je dois dire que ça m'a fait du bien! C'était agréable d'avoir une compatriote, moi qui suis souvent entourée de chiliens! Et j'ai été très contente qu'elle soit là à cette période de mon séjour qui s'est un peu compliqué.

Je suis partie à Anse à Pitre la semaine du 9 mai. Ce voyage  a été une sacrée expérience je dois avouer!
Le but de ce séjour était double: rencontrer les victimes d'un rapatriement forcé des plusieurs familles par les forces dominicaines en 2000 pour contrôler leurs différents documents d'état civil et assister à la rencontre de ces familles avec la délégation des universitaires de Colombia qui porte l'affaire devant la Commission interaméricaine des droits de l'Homme depuis 10 ans. Le contrôle de l'état civil est nécessaire car pour la poursuite du cas, il faut que chaque victime présente un document d'état civil.
La rencontre avec les universitaires a été très intéressante: nous avons pu connaître l'état d'avancement exact du dossier et observer les interactions entre les victimes et ces universitaires qui les suivent depuis 10 ans. La responsable d'une ONG dominicaine qui supporte aussi le cas a également souhaité qu"une de victimes explique aux enfants présents sa version de la procédure et de pourquoi il y a une procédure. Un homme s'est levé et s'est lancé dans un captivant récit où se mêlaient créole et espagnol dans lequel il racontait ce qui lui était arrivé en République dominicaine et la vie qu'il mène depuis son rapatriement.

Nous avons pu nous entretenir avec la délégation et sommes d'accord sur la nécessité de renforcer la communication entre les différents acteurs sur ce cas.

Nous avons également pu récolter les différents documents d'état civil des victimes et avons pu nous rendre compte que certains comportaient des erreurs. Il va donc falloir entamer des procédures de rectification.

En fait, sur le plan professionnel, ce séjour a été un vrai succès! Mais je vous ai passé les différents problèmes d'organisation qui ont vraiment malmené mes nerfs.  De plus, je me suis rendue compte que mon collègue, Beaubrun, ne savait pas exactement quel était l'objet de ma mission en Haïti...

Et après ce voyage, j'ai eu l'impression d'entrer dans une spirale sans fin de petits tracas logistiques dans la maison. Tout a commencé à dysfonctionner en même temps après mon retour: nous n'avions plus d'eau à la maison, le système de secours pour l'électicité nous a lâchés, nous avons découvert la présence de rats dans notre cour...Rien que de bien normal, surtout après seulement une semaine depuis mon emménagement mais tout d'un coup c'était beaucoup!! 
Depuis, je vous rassure tout s'est progressivement résolu (sauf le problème de rats, mais nous allons prendre un chat)
La dernière ombre au tableau est que mon collègue, coloc et pote Pedro a perdu un des ses meilleurs copains ici, un autre volontaire chilien, qui est décédé jeudi dernier d'une crise cardiaque. 
 Bien sûr cette nouvelle fait relativiser tout le reste mais s'y ajoute aussi.
Une période un peu difficile en somme, mais plutôt normale, excepté pour ce décès, : on a tous des phases où ça va mieux que d'autres!

Du coup, je me raccroche à des petites joies à la maison, dès qu'un petit souci se règle mais aussi au travail: J'ai participé lundi dernier à une réunion entre le Haut Commissariat aux Réfugiés et  Collette sur un projet qu'ils veulent mettre en place à partir de juillet. Il s'agirait de mener des procédures pour que 1000 personnes déplacées suite au séisme puissent soit récupérer les actes d'état civil perdus soit en obtenir si elles n'en avaient jamais eus. La réunion a été très instructive pour moi, car il s'agissait pour le HCR de recadrer la proposition de projet et c'était donc assez captivant de les voir manoeuvrer avec le plus de diplomatie possible pour faire passer les modifications qu'ils souhaitaient..! Observer les négociations entre les deux ONG était aussi vraiment très intéressant. Et puis Collette m'a demandé d'effectuer les modifications sur le document de projet en fonction de ce qui s'était dit au cours de la réunion.

Plus amusant: elle m'a aussi confié la traduction du texte d'une conférence de presse, du créole vers le français...!J'aurais jamais pensé faire un truc pareil, mais c'était assez drôle!

Voilà pour les nouvelles!

A très vite!

Port au Prince, 9:02 AM

2 commentaires:

  1. A propos de ta demande de subvention, tu dois nous donner les modalités pour aider ces petits jeunes au plus vite bisous et bon courage ma nanette

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  2. +1 pour le mode d'emploi!
    gros bisous à toi et porte toi bien !!

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